Quel été tristounet !
Quel été tristounet !
Je me souviens des festivals de musique, le son plein les oreilles, voir son groupe fétiche sur scène. J’ai tellement attendu ce moment-là. Chanter, danser et échanger avec son voisin que l’on ne connait pas, mais partageant une ambiance commune et l’envie de passer juste un bon moment. Avec, Jean-Claude, 1 mètre 90 juste devant toi, tenant son fils sur ses épaules et te cachant ainsi toute la vue sur la scène. Ce n’est pas grave, j’ai pu me faufiler dans cette foule entassée et m’approcher au plus près de l’artiste.
Je me souviens des compétitions sportives, en période estivale, les courses à pied, à vélo ou tout autre sport offrant un suspense relatif à l’arrivée, avec un speaker qui s’évertue au micro pour commenter l’exploit qui se déroule sous ses yeux. Appuyé par les cris des encouragements du fan-club familial de Jean-Claude qui s’essaye à la compétition pour la première fois en donnant le maximum de lui même. Une popularité locale et éphémère, mais tellement attendrissante.
Je me souviens des feux d’artifice, un soir d’été, à la fraîche comme on dit, assis dans l’herbe, passant juste un moment paisible au crépuscule. Juste Jean-Claude, se frayant un passage avec la poussette du p’tit dernier, t’écrasant les orteils avec la roue arrière, feignant de n’avoir rien vu. Il faut dire qu’il n’y avait pas beaucoup de place, nous étions entassés les uns sur les autres.
Je me souviens des fêtes populaires, ces fêtes de village, rythmées de musique folklorique et d’artistes locaux, baignée d’une certaine ambiance si familière ou nous mangions des grillades frites assis sur un banc bancal, les uns sur les autres, dans un stand légèrement enfumé, ou Jean-Claude tentait de se frayer un passage derrière toi pour rejoindre ses amis plus loin et te fait couler maladroitement quelques gouttes de sa bière glacée dans le cou, s’excusant, mais tellement sincèrement qu’on lui pardonnait par avance. Jean-Claude fait quand même 1 mètre 90.
Cet été Jean Claude me manque vraiment. C’est la période où l’on se regroupe, se rassemble, on échange beaucoup, on se retrouve en famille, entre amis. On se touche, une tape amicale, on se parle de près, on s’embrasse aussi. Cette année, tout ça m’est interdit et surtout c’est dangereux.
Quel triste été nous avons, on nous demande de ne pas le faire, par des lois, des arrêtés en créant indirectement la peur et la défiance de l’autre. Quand pourrons-nous le faire à nouveau en toute confiance et en toute sécurité ? Quand pourrons-nous nous réapproprier ces échanges qui nous font finalement tant de bien l’été et pour le reste de l’année.
Dans combien de temps ? Certains nous disent que rien ne sera comme avant, mais moi finalement je l’aimais bien cet avant… il nous manque à tous ce lien social, ce contact humain…
Se réinventer avec du relationnel virtuel ? certains le disent.. Personnellement je n’en ai pas envie, j’aimais bien cette vie d’échange, cette vie d’avant, la socialisation physique n’est-ce pas le propre de l’homme ?
L’homme est fait pour vivre en groupe, alors d’ici là, soyons patient, espérons et attendons patiemment des jours meilleurs… D’ici là, prenez soin de vous et des autres.